ACHATS DE VOITURES AUX ENCHERES SUR INTERNET: ATTENTION DANGER! L'exemple de CATAWIKI
L’un
de nos clients a été attiré par une Mercedes SL mise en vente aux enchères sur
le site internet de CATAWIKI.
Il
a enchéri et remporté la voiture, conforté par le descriptif flatteur de
CATAWIKI.
Ce
descriptif rédigé par des experts maison disait :
Cette Mercedes-Benz cabriolet a été
fabriquée à seulement 4778 exemplaires en 1972, la deuxième année de
production. En 1970, la Mercedes W107 a été présentée comme le successeur à la
pagode de Mercedes (W113). La production a commencé en avril 1971 et comprenait
la 350SL (BM 107.043) et 350SLC (BM 107.023) avec un V8 de 3,5 litres (M116),
injection électronique carburant (Bosch D jetronic) et une transmission
manuelle à 4 vitesses ou une transmission automatique à 3 vitesses en option.
Le moteur développait une puissance de 200 cv.
Pas
de chance, sur les modèle US de ce type, le moteur, s’il est bien un V8, est un
4,5 litres.
Et,
là où l’affaire commence à vraiment se gâter, c’est quand les mêmes experts
affirment :
Afin d’obtenir la voiture en excellent
état, il y a quelques points d’amélioration, comme le tableau de bord, qui a
deux petites fissures et même si la peinture de la voiture est en bon état, il
y a eu quelques retouches mineures et il y a quelques dommages mineurs dans la
peinture.
L’atelier
spécialisé (Lady Art Car à Moissy Cramayel) qui a examiné la voiture a remis un
rapport extrêmement détaillé dont la conclusion est :
Ce diagnostic fait apparaitre un très
mauvais état mécanique. Beaucoup d'organes de sécurité sont fortement
endommagés et sont à changer ce qui engendre un cout financier important. Ce
véhicule à été mal entretenu et mal remisé. Forte présence de corrosion du
sous-bassement et de la carrosserie.
De
surcroit le compteur kilométrique est bloqué, ce qui constitue à lui seul une
clause d’annulation de la vente pour kilométrage non certifié (jurisprudence
novembre 2106 : Cass chambre commerciale, N°15-17.497)
Notre
acheteur a donc légitimement envoyé un courrier recommandé à CATAWIKI,
demandant l’annulation de la vente pour vice caché, et en engageant la
responsabilité civile de CATAWIKI au titre de descriptifs erronés.
Pas de réponse de CATAWIKI concernant les points évoqués.
BackStage
est alors mandatée pour prendre le relais.
Courrier
recommandé à CATAWIKI reprenant point par point les arguments justifiant un
engagement de CATAWIKI au titre de sa responsabilité civile en matière de vice
caché et de kilométrage erroné.
Aucune réponse.
Second
courrier recommandé reprenant les termes du premier et introduisant une menace
de plainte auprès de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes) et d’une procédure judiciaire.
Aucune réponse.
Troisième
courrier recommandé reprenant les termes des deux premiers, indiquant que la
plainte auprès de la DGCCRF avait bien été déposée :
Coup de fil immédiat d’un
employé de CATAWIKI qui dit
rechercher une solution. Il demande à recevoir à nouveau tous les éléments
justifiant notre argumentation (déjà joints aux trois précédents courriers)
pour analyse.
Pour
finalement en arriver à la conclusion suivante (extrait du mail envoyé par
CATAWIKI en conclusion de cette affaire) :
Cher Monsieur
Merci pour votre message.
Nous vous remercions pour les
informations complémentaires reçues concernant la réclamation de votre client.
Nous allons tenter de contacter le
vendeur afin de lui faire part des informations en notre possession. En tant
que médiateur, nous tenterons de trouver une solution à ce litige.
Nous ne manquerons pas de vous tenir
informé et espérons trouver une solution amiable.
Veuillez à nouveau considérer le fait que
Catawiki est une plateforme, que nous n'avons pas vendu ce véhicule à votre
client. Par conséquent, Catawiki ne peut reprendre le lot et rembourser le
montant de l'enchère.
Toutefois, Catawiki est toujours disposé,
par courtoisie, a remboursé à votre client les frais de commission perçus.
Nous restons à votre disposition pour
toute autre demande.
Cordialement
Notre
analyse :
CATAWIKI
est subitement passée du statut de site de vente aux enchères à
« plateforme qui n’a pas vendu de véhicule à votre client »
« En
tant que médiateur, nous tenterons de trouver une solution à ce litige »
-
Il ne reste rien de la
réglementation concernant les obligations liées aux ventes aux enchères (par
des commissaires priseurs notamment) auxquelles sont soumises les officines
françaises opérant en France.
-
Les « experts » de
CATAWIKI disposent ils des diplômes et accréditations nécessaires pour
revendiquer le statut d’expert, réglementé en France ?
-
Il semblerait de surcroît
qu’ils n’aient jamais vu la voiture !
Il
est à déplorer que, malgré la démonstration de l’engagement en responsabilité
civile professionnelle de CATAWIKI, ceux ci se défaussent totalement sur le
vendeur, sans aucune garantie de résultat.
C'est
absolument illégal.
BackStage
engage une procédure solidaire contre CATAWIKI et le vendeur, assortie d’une
demande en dommages et intérêts, alors qu’il aurait été plus simple et bien
moins coûteux pour CATAWIKI de solutionner les problèmes immédiatement.
Ce
cas reflète de réel problèmes :
-
Que faire si le bien ne correspond pas au descriptif ?
-
De quel recours dispose-t-on contre le mandataire qui a introduit des données
erronées dans son descriptif ?
-
Comment contraindre une société qui utilise des termes correspondant à des
professions réglementées alors qu’elles n’en ont pas l’agrément ?
-
A-t-on le droit de décrire un produit en termes flatteurs en en l’ayant pas
vu ?
En
conclusion, le monde 2.0 est surement sensationnel, jusqu’au moment où il y a
le moindre problème : à ce moment là, il n’y a plus personne en
face !
CATAWIKI
n'est qu'un exemple parmi d'autres.
Tant
qu’à acheter en vente aux enchères, il est plus sûr de passer par les maisons
de vente réputées en France, qui répondent à des obligations légales et
respectent la loi !
ACHATS
SUR DES SITES INTERNET DE VENTES AUX ENCHERES : DANGER !
Le
risque est à la hauteur du montant payé : à ne jamais perdre de vue...
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