IMMATRICULER UNE VOITURE MODIFIEE IL Y A PLUS DE 30 ANS EST POSSIBLE !
Bien évidemment, tout n’est pas
si simple que ça.
Ce qu’il est important de savoir,
c’est qu’au sein de la FFVE a été créée une commission « répliques et
véhicules modifiés » destinée à donner une existence légale à certains
véhicules modifiés notables et présentant un intérêt d’être conservés.
Cette commission est composée
d’une dizaine de membres, et dont le rôle est d’une part de définir des règles
actualisées pour les répliques et les kits cars, d’autre part de statuer sur
les différents dossiers qui sont présentés à la FFVE
Pour pouvoir présenter un dossier
à la FFVE qui ait une chance d’être accepté, il faut comprendre dans quel
esprit elle travaille :
-
Dans tous les cas, la modification doit avoir
plus de 30 ans !
-
S’il s’agit de voitures en petite série, il faut
rechercher un descriptif complet, les années de fabrication, les séquences de
numéros de chassis utilisées, etc…
-
La modification sur la voiture doit pouvoir être
datée avec une relative précision : facture de travaux, articles d’époque
relatant la modification et l’histoire de la voiture, photos d’époque…
-
Il faut savoir avec exactitude qui a fait les
travaux. En effet, dans la mesure où il s’agit pour tout ou partie d’une
création, le professionnel auteur des travaux devient un créateur et, à ce
titre, son nom figurera sur la carte grise.
-
Le chassis est-il « matching » avec la
carte grise ?
-
Par exemple, de nombreux hot rods avec des
cartes grises de Ford 32 ne comportent aucune pièce originale : ils ne
sont donc pas éligibles à une attestation FFVE mentionnant la marque
Ford !
-
Un autre exemple : quand un
fabricant prend des pièces çà et là pour créer ex nihilo une voiture qui roule,
c’est en général sous sa propre marque, avec un nom de modèle qu’il aura
lui-même choisi.
C’est cette information qui
figurera sur la carte grise.
Par contre, quand un carrossier
crée pour tout ou partie une nouvelle carrosserie sur une base connue, par
exemple un Ford 32 ou une Ford T, il s’agit bien d’une Ford, mais dans une
exécution qui lui est particulière : à ce moment-là, la voiture devient
une Ford, modèle Vasco Spécial, si c’est le garage Vasco qui a créé et/ou exécuté
la modification.
Cela exclut a priori les voitures
destinées à la compétition, qui n’ont pas pour vocation de rouler sur la route,
mais aussi toutes les voitures qui passent de main en main avec une histoire
orale qui se transmet de propriétaire en propriétaire.
« Untel m’a dit » ne
peut pas être pris pour argent comptant, à l’heure où il roule bien plus de
Bugatti qu’il n’en a jamais été fabriqué !
Pour les Hot Rods en particulier,
cela exclut les fabrications et transformations récentes, les voitures où le
polyester a remplacé la tôle, et où l’on baptise Ford des voitures qui n’ont
qu’un lointain rapport avec l’originale.
Par contre cela n’exclut pas les
kits cars à l’anglaise, ou les répliques, en ne perdant pas de vue que ce sont
justement des répliques !
Un exemple : les Dutton ou
les Westfield sont ouvertement des copies de Lotus : tant que la marque
figurant sur la carte grise sera Dutton ou Westfield, il n’y aura pas de
problème !
L’objectif de la FFVE est que la
voiture ne se retrouve jamais à la vente comme un modèle authentique : une
réplique de Bugatti fabriquée par Pur-Sang Argentina ne sera jamais une
Bugatti !
De surcroit, en ce qui concerne
les voitures américaines, la législation locale est extrêmement ambiguë :
-
On peut baptiser la voiture du nom de la voiture
répliquée
-
La date de fabrication sera celle de la voiture
répliquée
-
Au pire, prendre les caractéristiques de la
« donneuse », même si le résultat final n’a rien à voir avec la
berline d’origine…
Cela évite tout simplement
d’avoir à homologuer la voiture !!!
C’est la parfaite illustration de
ce que la législation française refuse…
De ce fait, les voitures en
provenance des USA, et spécialement les innombrables répliques de Cobra sont
très difficiles à accepter, dans la mesure où aucune des données figurant sur
le title ne peuvent être conservées et/ou authentifiées.
Les acheteurs doivent procéder
aux recherches en amont afin de savoir si la voiture qu’ils comptent acheter
est immatriculable : pourquoi ne pas demander à l’importateur de
l’immatriculer lui-même avant de la payer ?
Si le vendeur vous assure
qu’obtenir une carte grise est facile, il vous ment :
Le temps des « relations à
la préfecture », des prétendus copains à la FFVE où à l’ANTS est
révolu : il est déjà bien assez difficile d’immatriculer une voiture
importée et/ou ancienne à l’ANTS pour ne pas présenter de dossiers pour des
voitures inimmatriculables !
Immatriculer à l’étranger une
voiture roulant en France est illégal.
En cas d’accident, vous ne serez
pas couverts…
Vous souhaitez néanmoins
tenter votre chance et présenter un dossier ?
Préparez vous à un vrai travail
de recherche documentaire :
-
Papiers en règle dans le pays d’origine
-
Origine de la voiture présentée
-
Filiation complète
-
Liste des modifications effectuées, descriptif technique
précis
-
Auteur et datation de celles ci
-
Factures d’époque
-
Documentation
Sont acceptés des documents ou
témoignages incontestables, des articles de presse d’époque, des photos prises
dans des manifestations ou même dans la vie courante.
Si vous disposez d’un dossier
vraiment complet, cela veut dire que vous pouvez démontrer que votre voiture
est vraiment ancienne, que la transformation présente un intérêt historique, et
que vous en connaissez toute la filiation.
A ce moment-là, vous avez de grandes
chances que la voiture obtienne une attestation de la FFVE, qui vous permettra
ensuite d’obtenir une carte grise reflétant les caractéristiques de la voiture.
La FFVE peut demander des
modifications par rapport aux papiers d’origine, notamment en ce qui concerne
les modèle, la date de première pise en circulation, voire le numéro de
chassis.
Il ne faut pas perdre de vue
qu’une carte grise correspondant à la voiture lui permettra d’être correctement
assurée, et prendra probablement de la valeur.
Dernièrement, une Ford 1938
équipée d’un moteur boite de Cadillac Eldorado a reçu une attestation
FFVE :
-
Le chassis et l’apparence générale de la voiture
provenaient bien d’une Ford 1938
-
L’histoire de la voiture était parfaitement
connue
-
Il existait des photos d’époque
-
Les dates de transformation étaient connues et
de plus de 30 ans
-
La mécanique implantée dans la voiture ne
présentait pas de différence significative avec celle d’origine : la
voiture n’était pas passée d’un petit 4 cylindres de 20cv à un V8 de 160cv.
Ce candidat n’a bénéficié d’aucun
passe-droit, a préparé un dossier suffisamment documenté.
Sa demande a fait l’objet d’un examen en commission, et la majorité de ses membres a jugé la demande recevable.
Sa demande a fait l’objet d’un examen en commission, et la majorité de ses membres a jugé la demande recevable.
Une attestation a donc été
délivrée.
Dernière étape, et non la moindre: cette voiture vient de recevoir sa nouvelle carte grise, tenant compte des modifications.
Un exemple à suivre!!!
Dernière étape, et non la moindre: cette voiture vient de recevoir sa nouvelle carte grise, tenant compte des modifications.
Un exemple à suivre!!!
Commentaires